Seconde rencontre Puigdemont-Blanchet : le président catalan est optimiste
Paris, le 27 novembre 2019 – Au lendemain de la seconde rencontre entre le président catalan en exil, Carles Puigdemont, et le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, à la Maison de Catalogne à Waterloo en Belgique, le chef bloquiste s’est dit « fasciné par l’optimisme encore inébranlable, mais lucide, de cet homme de culture et de cœur qu’est Carles Puigdemont ».
Le Bloc Québécois s’est résolument engagé en soutien à la cause catalane avant et pendant la récente campagne électorale. Selon le chef bloquiste, « Il n’appartient à personne de dire si les Catalans, ou les Ouïghours ou les Écossais doivent, on non, revendiquer leur pleine indépendance politique. Ce choix appartient à chaque peuple, et à lui seul. Mais il est de notre devoir, à tous, indépendantistes ou non, de protéger le droit des peuples de décider eux-mêmes de leur propre avenir ».
Blanchet rejette l’argument tant de l’Espagne que des pays et institutions qui la soutiennent à l’effet que la constitution espagnole ne permet pas la sécession d’une région. « Attacher le droit à l’autodétermination d’une nation à la constitution d’une autre est ridicule. Il suffit qu’un groupe soit majoritaire et un autre minoritaire, ou un groupe conquérant et l’autre conquis, pour assurer que la constitution ne permettra pas la souveraineté d’une minorité nationale. Tout le monde le sait et le comprend, mais tout le monde fait semblant de l’ignorer. »
Ainsi, l’arrestation et ultimement la condamnation et l’exil ou l’emprisonnement d’élus catalans va à l’encontre des droits humains et des principes fondateurs des démocraties occidentales. Cette approche gagne lentement du terrain en Europe et en Amérique, avec la complicité tacite du premier ministre canadien Justin Trudeau.
La cause catalane et les victimes de la répression espagnole pourraient connaître une victoire significative au cours des prochaines semaines alors que le Premier avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne, Maciej Szpunar, a exprimé des doutes importants quant à la légitimité des interventions de Madrid contre l’assermentation des députés catalans au Parlement européen. Leur assermentation leur conférerait une immunité garantissant leur liberté.
Depuis plusieurs mois déjà, une saga juridique aux couleurs politiques interdit au président Puigdemont de se présenter au Québec afin d’y faire des rencontres et d’y prononcer des conférences. « Dans un tel contexte, et même si le premier ministre peut déjà donner ordre à son ministre de l’Immigration d’accorder une autorisation de séjour à Carles Puigdemont à l’abri du mandat d’arrestation espagnol, il deviendra très difficile pour Justin Trudeau de s’entêter dans sa position antidémocratique gênante et de refuser à un élu légitime le droit de séjourner en territoire canadien ou québécois, affirme Yves-François Blanchet. Je joins ma voix à celle de la SSJB pour assurer à Monsieur Puigdemont qu’il est bienvenu et attendu au Québec, et que nous ne relâcherons pas notre pression sur le gouvernement canadien tant que celui-ci n’aura pas entendu raison. »
Messieurs Puigdemont et Blanchet ont aussi convenu de se revoir dans les prochains mois et de collaborer pour créer et intensifier les rapports entre les nations contenues dans des États où leurs libertés sont restreintes ou leurs revendications légitimes sont ignorées, parmi lesquelles figurent bien sûr les Catalans, les Écossais, les Kurdes et, entre autres, les Québécois.