Programme d’achat des F-35 de Lockheed Martin : Le Bloc demande la suspension du contrat ou la pleine autonomie d’opération
Montréal, le 17 mars 2025 – Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, aux côtés de Christine Normandin, porte-parole en matière de Défense nationale, demande la suspension immédiate de l’application du contrat d’achat de 88 avions militaires F-35 du fabricant américain Lockheed Martin au coût de plusieurs milliards de dollars.
Selon le Bloc Québécois, ce contrat déjà trop coûteux, contraire au principe de souveraineté du Canada et accordé sans véritable appel d’offres, est devenu résolument incompatible avec les intérêts nationaux du Québec et du Canada alors que le président Trump ne se comporte plus en allié du monde libre, menace de ne pas en respecter les clauses et nourrit une rhétorique hostile au droit à l’autodétermination des peuples dont le Canada peut se revendiquer, mais aussi le Québec.
« Ça ne sera pas une mince affaire, avertit le chef du Bloc Québécois qui offre quand même sa collaboration. En signant ce contrat en vertu duquel les États-Unis conservaient la capacité de clouer nos avions au sol, le Canada avouait qu’il n’est pas souverain en matière de défense. On peut se demander si le gouvernement Carney ou celui qui sera bientôt élu seront capables de faire face au défi. »
Yves-François Blanchet a été maintes fois interpellé à ce sujet au cours des derniers jours et a pris acte de la réponse venue ensuite du gouvernement du Canada par la voix de son ministre de la Défense, Bill Blair. « Monsieur Blair aura beau dire, à quelques jours du déclenchement d’une élection, les gens doivent savoir si le gouvernement veut vraiment faire face avec courage au président Trump ou si ce ne sont que des mots pour gagner du temps et s’incliner au lendemain de l’élection », signale le chef du Bloc.
Selon le Bloc, trois scénarios s’offrent en effet au gouvernement :
- soit tout reste comme maintenant, et le Canada demeure à la merci, pieds et poings liés, de Donald Trump qui ne se pose plus en allié, mais bien en adversaire commercial qui veut aussi quitter l’OTAN;
- soit le gouvernement américain et Lockheed Martin cèdent au Canada les codes sources donnant aux appareils appartenant au Canada la pleine autonomie opérationnelle sans possibilité pour les É-U de les clouer au sol;
- soit le Canada met fin au contrat au profit d’un autre fabricant, sachant d’ores et déjà que l’avionneur Saab a déjà offert l’avion Gripen au Canada, avec de larges concessions en termes d’entretien et d’assemblage au Québec et au Canada, et ce malgré l’intimidation des États-Unis.
« La vérité, soutient Yves-François Blanchet, est que le gouvernement libéral s’est déjà couché devant les directives du Pentagone, et qu’il tente de nous faire croire en sa capacité de s’en sortir maintenant qu’il pose en défenseur du Canada contre les États-Unis. Ce sera difficile, au point où il faut que l’engagement soit immédiat, clair et adressé par écrit au gouvernement américain et à Lockheed Martin : c’est soit la totalité des codes d’opération des appareils et le respect des contrats d’entretien, soit la fin pure et simple du contrat, quitte à devoir malgré tout acheter 16 appareils déjà payés qui seront des canards boiteux dans les aéroports militaires canadiens et au Québec. »
Les élus bloquistes sont catégoriques: soit le présent gouvernement accueille l’appui du Bloc Québécois pour faire preuve de courage en suspendant le contrat et en demandant des garanties écrites et immédiates, soit il démontre que ses postures de protection du Canada face à Donald Trump sont du pipeau, de la poudre aux yeux. « Ce sera quoi? », résume le chef bloquiste, réitérant qu’il espère que la raison l’emportera, et que les États-Unis accepteront les demandes canadiennes et québécoises dans un contexte géopolitique complexe.