Allocution de Gilles Duceppe – conférence de presse du 10 juin 2015.
Seule la version prononcée fait foi.
J’aimerais d’abord dire à quel point le geste de Mario Beaulieu m’a ému.
Voilà un homme qui est chef d’un important parti politique, dont le leadership n’est pas contesté et qui a l’occasion de faire ses preuves dans le cours d’élections générales.
Mario a fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation.
Mon premier réflexe, si on me demandait de redevenir chef du Bloc, c’était de refuser catégoriquement.
Mais quand j’ai entendu Mario, quand j’ai vu son courage, son sens de l’abnégation et sa générosité, ça m’a ébranlé.
Et c’est ça, être indépendantiste, c’est faire passer la cause avant l’individu.
Mario incarne à mes yeux l’essence même du militant.
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J’ai ouvert la porte à la proposition de Mario et j’ai consulté mes proches.
Nous avons discuté de tout ça, Mario et moi.
J’en ai également discuté avec Pierre-Karl Péladeau, qui m’a assuré de son soutien indéfectible au Bloc Québécois.
J’ai finalement accepté la proposition de Mario et me revoilà chef du Bloc Québécois.
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Ce qui m’a décidé, c’est avant tout cette volonté de rassembler.
Le geste que nous posons aujourd’hui, ce n’est pas Duceppe à la place de Beaulieu, c’est Duceppe qui rejoint Beaulieu.
Nous additionnons, nous rassemblons, nous avançons ensemble.
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Depuis 2011, la voix du Québec s’est beaucoup affaiblie sur la scène fédérale.
Le Québec perd toutes ses batailles à Ottawa parce que, sauf pour quelques députés du Bloc, personne ne se bat pour le Québec.
Pour le NPD, qui a la majorité des élus du Québec à la Chambre des communes, c’est le Canada d’abord, le Canada tout le temps.
Je le dis aux Québécois : on a essayé le Parti libéral avec Trudeau, on a donné une chance aux conservateurs de Stephen Harper et on a donné carte blanche au NPD depuis 2011.
À chaque fois, nous avons été déçus, à chaque fois, les intérêts du Québec ont pris le bord.
Il est temps que le Québec retrouve une voix forte, celle du Bloc Québécois.
La voix d’un parti pour qui c’est le Québec d’abord, le Québec tout le temps!
Et la façon de faire ça, c’est de rassembler le maximum de Québécois derrière le Bloc aux prochaines élections fédérales
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La course à la chefferie du Parti Québécois a permis à tous les candidats et à la candidate de recentrer nos actions et notre pensée politique autour de notre volonté de bâtir un pays du Québec.
Un pays pour tous les Québécois, de toutes les générations et de toutes origines.
Le nouveau chef du PQ, Pierre-Karl, a démontré sa volonté de réussir.
Un nouveau cycle politique commence et l’heure est au rassemblement de toutes les forces indépendantistes…
J’invite les bloquistes qui nous auraient quitté à revenir au bercail.
J’invite les gens du Parti Québécois à nous rejoindre, mais aussi ceux d’Option nationale et de Québec solidaire qui partagent notre volonté de bâtir un pays québécois.
Venez et, comme disait M. Parizeau, que le dernier arrivé laisse la porte ouverte.
Merci!