Rejet de la motion bloquiste : Ottawa refuse de rejeter la « Century Initiative »
Ottawa, le 15 mai 2023 – Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, Mario Simard, porte-parole en matière d’Affaires intergouvernementales, et Alexis Brunelle-Duceppe, porte-parole en matière d’Immigration, dénoncent l’hypocrisie des libéraux qui, tout en prétendant se dissocier de la Century Initiative, ont voté contre la motion bloquiste visant à en rejeter les objectifs, se désolidarisant une fois de plus des intérêts du Québec.
« Que Justin Trudeau et son ministre de l’Immigration, Sean Fraser, renient allègrement la Century Initiative, alors que les cibles d’immigration fédérales sont calquées sur ce modèle, relève de la pure hypocrisie et le vote d’aujourd’hui en fait foi. Malgré un désaveu qui semble uniquement voué à apaiser la juste grogne au Québec, Ottawa garde la cible de 500 000 immigrants par année. À ce rythme, on risque même de dépasser les 100 millions d’habitants canadiens en 2100! Ce qu’Ottawa cautionne, c’est l’affaiblissement du français et de la nation québécoise. Peu importe le titre dont on l’affuble, pareille stratégie est mauvaise pour le Québec et nous nous y opposerons fermement », avise Yves-François Blanchet.
« Le gouvernement Trudeau a beau vouloir prendre ses distances de la Century Initiative, son plan fédéral en matière d’immigration prévoit justement accueillir 500 000 immigrants permanents en 2025. Or, cette idée vient d’un groupe de travail, mandaté en 2016 par le gouvernement Trudeau et présidé par Dominic Barton, alors haut dirigeant de la firme McKinsey…et cofondateur de la Century Initiative. Que le nom Century Initiative figure ou non à la stratégie du fédéral, c’est du pareil au même : Justin Trudeau doit cesser de vouloir berner les Québécois », déplore Mario Simard.
« Augmenter la population canadienne à 100 millions d’habitants d’ici 2100 ne serait ni souhaitable ni soutenable pour la nation québécoise. Une telle stratégie menace la langue française, le poids politique du Québec, la place des Autochtones ainsi que l’accès au logement, aux services de santé et à l’éducation. Le Québec est ouvert et accueillant, et veut que les nouveaux arrivants puissent trouver ici une vie convenable et recevoir le soutien requis pour bien s’intégrer en français », rappelle Alexis-Brunelle Duceppe.
« La meilleure manière de faire, c’est que le Québec dispose de tous ses pouvoirs en immigration, du moins jusqu’à ce qu’il puisse décider seul de toutes ses politiques, selon les choix et les intérêts des Québécois », conclut le chef bloquiste.