Réponse au discours du Trône: « Manicouagan n’est pas une colonie-comptoir » – Marilène Gill
Baie-Comeau, le 1er février 2016 – La députée de Manicouagan, Marilène Gill, s’est adressée à la Chambre des communes la semaine dernière en réponse au discours du Trône, dans lequel le premier ministre Justin Trudeau a énuméré les priorités de son gouvernement. Mme Gill a amené les membres de l’assemblée à s’interroger sur les éléments qui ne figuraient pas au discours, en souhaitant y voir là « le signe d’une profonde réflexion plutôt que celui d’une volonté d’éluder certains enjeux », dont ceux du développement des régions et de l’occupation du territoire québécois.
« Le gouvernement doit adopter une perspective régionaliste et élaborer conséquemment le budget qu’il déposera dans les prochaines semaines à la lumière de cette perspective renouvelée », a déclaré la porte-parole du Bloc Québécois en matière d’affaires autochtones et de développement du Nord, de ressources naturelles ainsi que de pêches et d’océans. Mme Gill a souligné le manque de considération pour les régions éloignées et a rappelé d’importants enjeux au cœur de ses préoccupations, dont la question des enfants disparus de Pakua Shipu, celle des travailleurs saisonniers et celle du manque de logements sociaux dans le Nord. Selon la députée, ces questions ne peuvent être résolues par une approche mur à mur. « La solution à ces drames et ces problèmes, tout comme le développement et la diversification de notre économie, passent par un investissement financier dans les infrastructures, notamment les quais, les aéroports ainsi que le parachèvement de la route 138, laquelle pourrait avoir le statut de route transcanadienne. Seule une approche centrée sur la réalité des régions, accompagnée d’une mise en œuvre par des intervenants bien au fait de nos spécificités, nous permettra de briser l’isolement qui est au cœur des problèmes de Manicouagan comme des autres régions éloignées. » Elle a ensuite pressé le gouvernement « de ne pas considérer Manicouagan comme une colonie-comptoir ». « Nous ne devons pas nous justifier de vouloir occuper le territoire, mais le gouvernement doit admettre que l’occuper, ça ne se limite pas à exploiter la terre, la forêt et la mer. Ça signifie aussi assurer le développement de ce territoire sur les plans social, culturel et économique, c’est-à-dire sur le plan humain », a martelé la députée de Manicouagan. « La Manicouagan comme l’ensemble des régions du Québec refuseront toujours d’être considérées comme de simples colonies. Dans un Québec indépendant, nous aurons en main tous les moyens pour assurer notre plein développement, un développement duquel personne n’est exclu », a conclu Mme Gill. |